Les radars embarqués : des chauffeurs privés réquisitionnés

Les radars embarqués : des chauffeurs privés réquisitionnés

Jusqu'alors, les voitures-radars devaient être conduites par des professionnels, généralement policiers ou gendarmes. Désormais, les choses changent, et il sera maintenant probable de croiser sur la route des véhicules prêts à vous photographier en flagrant délit d'excès de vitesse, conduits par des chauffeurs qui ne seront autres que des civils, embauchés par des sociétés privées.

Pour le moment, c'est la Normandie qui est la région test pour ce type de dispositif, depuis le mois d'avril 2018, avant que ce dernier ne soit déployé sur l'ensemble du territoire. Si vous ne vivez donc pas dans les environs, vous avez fort peu de chances de croiser un chauffeur-radar pour le moment, néanmoins cela devrait changer dans les mois à venir, dès lors que d'autres régions seront concernées.

Une offre d'emploi a d'ailleurs été publiée pour trouver les nouveaux chauffeurs-radars de demain : pour 1400€ nets, plus une prime pour les repas, vous pourrez donc prendre place au sein de l'un de ces véhicules mouchards, qui sillonneront les routes normandes, à la recherche de contrevenants. Ce salaire crée la polémique d'ailleurs, certains trouvant que c'est plutôt généreux, d'autres qu'il s'agit d'un salaire trop modeste pour une telle responsabilité.

Les chauffeurs seront-ils rémunérés au résultat ?

La première crainte vis-à-vis de ce nouveau dispositif étant de savoir si les chauffeurs seraient ou non rémunérés au résultat, et toucheraient éventuellement des primes, si toutefois ils parvenaient à prendre plus de clichés. Rassurez-vous, ce n'est (officiellement) pas le cas. Ces chauffeurs-radars disposeront uniquement d'un salaire fixe, et n'auront pas réellement la main mise sur l'acte de flasher les véhicules. Cela se fera de manière totalement automatique, sans que les salariés ne puissent y contribuer, par le biais du système embarqué dans le véhicule.

Celui-ci sera à même de lire les panneaux de limitation de vitesse en plus de son GPS qui disposera des informations globales liées aux zones concernées : en effet, les limitations peuvent être modifiées sur certains tronçons, notamment en cas de travaux, et ce type de modification aura pour effet d'interrompre le contrôle de manière temporaire, puisque la vitesse limite ne sera plus la même. De plus, les chauffeurs seront exclusivement contraints à conduire, et ne pourront pas déroger à l'itinéraire qu'on leur aura fixé à l'avance. Ceux-ci devront en effet suivre de manière scrupuleuse les indications données par leur employeur, qui leur imposera un circuit précis, qu'ils ne pourront pas modifier à leur guise. Leur unique fonction sera donc de conduire, rien de plus.

Des véhicules plus difficiles à détecter

Autrefois, il était possible de détecter assez facilement ces voitures-radars, car elles étaient relativement peu discrètes : les modèles de véhicules étaient toujours à peu près les mêmes par exemple, et qui plus est, on pouvait voir l'appareil photo au niveau de la plage arrière de manière relativement évidente. Aujourd'hui, cela va changer, et il sera bien plus ardu de reconnaître un véhicule apte à vous flasher. Le chauffeur sera en effet habillé en civil, ce qui est déjà une indication apte à semer le trouble dans le regard des automobilistes.

Qui plus est, les voitures concernées seront de marques diverses, et les systèmes, dissimulés avec un peu plus de discrétion. Ainsi, il s'avérera compliqué de détecter ces voitures-radars. Seul indice vraiment parlant : le flash se trouvera au-dessous de la plaque d'immatriculation, et aura la forme d'un carré de couleur noire. Néanmoins, il faut avoir l'œil relativement entraîné pour le voir apparaître véritablement, il faudra réellement être concentré. Une précaution a été prise : ces véhicules radars ne pourront pas démarrer sans que le chauffeur ne se soumette à un éthylotest. Ainsi, ceux-ci ne pourront pas circuler s'ils sont en état d'ébriété.

Où et quand circuleront ces véhicules ?

Il est également important de savoir que les véhicules radars circuleront de manière permanente : ils seront réquisitionnés du lundi au dimanche, le jour comme la nuit, y compris durant les jours fériés, il sera donc nécessaire d'être vigilant à toute heure, car ces radars embarqués seront sur la route à tout moment. Si autrefois les tunnels ne permettaient pas les contrôles, ce point a changé également, vous pourrez tout à fait subir un flash alors que vous roulez sous un tunnel grâce à la technologie de ces nouveaux véhicules radars.

Pensez donc à rester prudent également dans cette configuration. Autre information importante, selon les dires des autorités, ce sont plutôt les routes accidentogènes qui seront concernées par ces radars nouvelle génération. En effet, il semblerait que les autoroutes très sûres ne seront pas autant concernées que les petites nationales dangereuses. En revanche, elles ne pourront pas être en service lorsqu'elles seront en stationnement, ce qui est une bonne nouvelle pour les automobilistes. En effet, seuls les représentants de l'Etat sont habilités à effectuer des contrôles à l'arrêt. En tout, d'ici la fin de l'année, ce sont plus de 160 voitures-radars gérées par des sociétés privées qui seront en circulation.

Rédigé par Christophe Gadbois le 12/10/2018

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